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Mission Locale du Lot
RÉUSSIR MALGRÉ LES OBSTACLES INVISIBLES : L’HISTOIRE DE THIBAULT
Bonjour Thibault. Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Thibault, j’ai 23 ans. J’ai un CAP et un bac pro paysagiste. Je suis actuellement en CUI dans l’entreprise La Gourmande Jacquin à Gignac en tant qu’aide agricole. Je m’occupe des canards, des brebis et des agneaux (nourrissage, paille, changement d’enclos, …). J’entretiens et répare le matériel.
✨ Qu’est-ce qui t’as motivé à entrer en CUI et à t’engager dans cette voie professionnelle ?
J’ai accepté ce contrat aidé car il est plus adapté pour moi notamment au niveau des horaires. Un plein temps aurait été trop difficile. J’ai toujours aimé le contact avec les animaux et le travail à l’extérieur. De plus, l’employeur est très abordable et il prend en compte mon handicap.
✨ Comment as-tu connu la Mission Locale, et qu’est-ce qui t’a poussé à nous rejoindre ?
J’ai connu la Mission Locale par le biais de ma sœur. Elle était à l’époque suivi sur Gourdon. J’avais besoin d’être accompagné pour trouver du travail et un logement.
✨ Peux-tu nous parler un peu de ton handicap et des impacts qu’il a dans ta vie quotidienne ou dans le travail ?
Je manque de fléchisseur à la main gauche et d’extension au bras gauche. Au niveau neurologique, je n’arrive pas à faire plusieurs tâches en même temps, je manque de concentration et j’ai des oublis. Si l’employeur n’en tient pas compte, il m’est difficile de tenir correctement mon poste. C’est pour cela que je ne peux pas avoir un temps plein car mon cerveau a besoin de plus de repos.
Pour mes difficultés physiques, j’ai su compenser tout seul ; j’arrive à effectuer les tâches en m’adaptant.
✨ Quelles sont les plus grandes difficultés que tu rencontres en raison de ton handicap invisible, que les autres ne voient pas forcément ?
Les autres ne se rendent pas compte de mes problèmes de concentration. Quand quelqu’un me donne beaucoup d’informations et que je n’arrive pas à les assimiler, la personne pense que je n’ai pas envie de faire. Et moi, je n’ai pas envie de leur parler de mon handicap et de me justifier en permanence.
Je voudrais travailler comme tout le monde, qu’on tienne compte de mes difficultés pour ne pas me mettre en difficultés. Dans mon quotidien, je ne peux pas non plus faire plusieurs choses en même temps. Par exemple, quand je cuisine, je ne fais que çà, je ne réponds pas à mon téléphone ou regarde la télé.
✨ Y a-t-il des moments où tu as dû faire face à des incompréhensions ou des préjugés ? Comment as-tu géré cela ?
La plupart du temps, les gens sont attentifs à mon handicap.
✨ Quelles compétences ou qualités as-tu développées grâce à ce contrat ?
Toutes les compétences étaient nouvelles pour moi. J’ai donc beaucoup appris.
✨ Comment s’est passée ton intégration dans ton poste ? Quels soutiens as-tu pu recevoir, et comment as-tu ressenti ton accueil ?
Mon intégration sur le poste et dans l’entreprise s’est bien passé parce qu’ils ont su s’adapter. Mon patron a pris le temps de me parler du fonctionnement et de l’organisation de son entreprise.
Mon collègue m’a bien expliqué les tâches que je devais faire. Il a repris le temps nécessaire pour me réexpliquer les tâches non comprises. Il a rapidement su qu’il fallait m’expliquer une tâche, que je la fasse puis m’en expliquer une autre jusqu’à que ce soit un automatisme pour moi. J’ai eu un très bon accueil.
✨ De quoi es-tu le plus fier dans ton parcours jusqu’à présent ?
Je suis très fier d’avoir obtenu un contrat de travail aussi long dans le milieu ordinaire.
✨ Quels conseils donnerais-tu à d’autres jeunes en situation de handicap qui hésitent à se lancer dans un parcours professionnel ?
Le conseil que je donnerai : « n’ayez pas peur du regard des autres, on n’a qu’une vie ; montrez à l’employeur de quoi vous êtes capable »
✨ Qu’est-ce que la Mission Locale t’a apporté dans ton parcours ?
Elle m’a aidé pour trouver du travail, un logement. Elle m’a aussi aidé financièrement avant de trouver du travail. J’ai pu aussi rencontrer d’autres jeunes en participant aux ateliers. J’ai beaucoup appris lors de l’atelier sur le développement des émotions.
J’ai beaucoup aimé l’espace naturel de la vallée de la masse. Je garde un bon souvenir de la motothérapie car j’appréhendais beaucoup et j’ai bien réussi. J’étais plus confiant après.
✨ Y a-t-il un moment ou un conseil qui t’a particulièrement marqué dans ton accompagnement ?
Quand j’ai rencontré la mission locale, mes parents voulaient que je rentre en ESAT ; moi je ne voulais pas. La mission locale m’a beaucoup accompagné pour éviter ce scénario. En juin dernier, j’ai participé aux jeux de l’emploi des jeunes (organisé par la mission locale) en présence d’employeurs.
Ma conseillère a appuyé mon profil auprès de monsieur LIEBUS, gérant de la Gourmande Jacquin. J’ai eu un entretien d’embauche de suite pour la mise en place du contrat aidé mi-aout.
✨ Quels sont tes projets pour la suite ?
J’aimerais avoir une prolongation de mon contrat et dans l’idéal un CDI.
✨ Si tu pouvais donner un message aux entreprises qui hésitent à embaucher des jeunes en situation de handicap, quel serait-il ?
Il faut que les employeurs arrêtent de payer l’amende pour éviter d’embaucher des personnes en situation de handicap.
✨ Comment aimerais-tu que les autres perçoivent ton parcours ?
Je voudrais que les autres (ma famille et mes amis) soient fiers de mon parcours.
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