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Mission Locale des Hautes-Pyrénées
Concernant le premier accueil à Tarbes des jeunes migrants, ils sont systématiquement orientés vers un référent migrant de la Mission Locale des Hautes-Pyrénées. Dans un premier temps, un diagnostic de leur situation, freins, demandes est réalisé… dès lors que le référent estime que le jeune peut être suivi par un conseiller généraliste en accompagnement classique n’ayant pas de frein notamment de la langue, une orientation peut être envisagée.
Dans un second temps, nous identifions leur statut :
- MNA accompagnés soit par le SAMADE (1ère étape de leur arrivée sur le département) : logés au FJT, ils ont deux cours de FLE au FJT par semaine et sont accompagnés dans leurs démarches par des travailleurs sociaux. Ils peuvent être accompagnés par EPHISOP (maison d’enfants St Joseph) ou la MECS Lamon (plusieurs services) où ils sont accompagnés par des référents dans leur projet pro (co/accompagnement avec la mission locale). Les outils à disposition sont dans un premier temps les PMSMP pour définir et valider un projet pro, l’entrée en apprentissage étant la situation la plus favorable pour demander un titre de séjour à leur majorité.
Nous pouvons également les orienter vers LECTIO si des besoins en savoirs de base sont identifiés. Nous avons aussi la possibilité de les orienter vers les ateliers DECLIC. Le plus intéressant pour eux est soit la prépa apprentissage parcours 4 à l’école des métiers ou la promo 16/18 ou, à la marge la prépa apprentissage CFA académique. Le projet de scolarisation peut également être travaillé avec les référents Obligation de Formation de la ML.
- Demandeurs d’asile : l’offre de service identifiée concernant ce public est le CEJ avec FLE, car leur statut ne leur permet pas d’accéder à l’offre de service interne (ateliers ML) et externe (emploi, formation du PRF…). Leur statut est très fragile. Malgré leur demande et leur motivation, la barrière de la langue est un réel frein.
- Les BPI (statut réfugiés) : l’offre de service est tournée autour de l’emploi, de l’offre de formation du PRF, LECTIO, projet pro, formations AFPA, emploi IAE (récup’action, jardins de bigorre…). Nou spouvons leur proposer une orientation vers l’EPIDE ou HOPE (dispositif réfugiés AFPA). Ils peuvent bénéficier d’un accompagnement par la maison des saisonniers de Lourdes (UDAF). Possibilité d’un co/accompagnement dans le cadre du dispositif AGIR porté par le FJT, d’un positionnement école être avec REJ ou bien encore d’un service civique avec l’association Rivages. Pour les jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études, un travail est également réalisé afin de faire reconnaitre leur diplôme étranger en France avec ENIC NARIC. IL est possible également d’une inscription sur le DU passerelle Exil à l’UPPA.
L’accompagnement étant global, nous sommes également amenés à les accompagner vers le logement autonome, la santé (pour les demandeurs d’asile non accompagnés par une structure) avec le secours catholique, la CPAM (bilan santé), la PASS (Hôpital de Tarbes/Lourdes), le centre municipal de santé de Tarbes, la mobilité (ASR avec le GRETA pour le permis AM)…
Dans le cadre du CEJ avec des jeunes d’origine étrangère, l’accompagnement sur le début du contrat est différent car il faut souvent reprendre les repères spatio-temporels. Il faut savoir que dans certains pays, la notion même de rendez-vous avec des horaires précis n’existe pas. Dans un premier temps, nous voyons sur la semaine de collectif tous les différents secteurs en tension. Nous échangeons sur ces métiers afin de déterminer le niveau de connaissance professionnel de chacun. S’en suit un apprentissage du vocabulaire lié à ces domaines (parfois à l’aide de traducteur) avec des mises en situations projetées pour valider la compréhension du thème. Ces jeunes bénéficient ensuite de cours de FLE avec une intervenante externe (portes ouvertes pour la dernière session). Ils apprennent les bases de notre langue et sont, à l’issue de ces heures de français, capables de comprendre une conversation simple.
Sur la deuxième période de ce contrat, des temps sont prévus pour leurs faire découvrir les organismes qui nous entourent. Cela peut être des sites comme la mairie, le tribunal, le château de Lourdes ou le Parvis avec différents partenaires notamment Médianes ou Dans6T. Les jeunes ont également accès à la culture, je leurs fait souscrire à des abonnements gratuits à la bibliothèque et les accompagne dans les démarches lorsqu’il s’agit de mobilité avec Wimoov par exemple. La sécurité routière intervient et prépare celles et ceux qui le souhaitent pour l’ASR, découvrir le code de la route pour sécuriser leurs déplacements en vélo et ainsi avoir la possibilité de conduire un deux-roues motorisé par la suite.
La troisième période consiste à les mettre en situation d’immersion professionnelle. Le projet de chacun est défini tout au long de leurs parcours avec des entretiens hebdomadaires et un suivi régulier. L’objectif est de découvrir ou confirmer un métier. Pour cela, les jeunes effectuent des stages en entreprise ou dans différentes associations pour assurer une continuité dans leur apprentissage de la langue. Certains sont alors en formation, apprentissage et même parfois scolarisé. Pour d’autres, ces différents stages se font sur une période d’un mois en moyenne avec un debriefing après chaque immersion.
Projet
Pour la première fois, en février 2023, la Mission Locale des Hautes-Pyrénées a organisé un job-dating au service du public migrant à la Maison de la Région : « Nouvelle chance ». Durant des semaines, Karine CUBAT et Pierre DAGNIAUX, le binôme de conseiller·ères à l’origine de l’action, a « coaché » les jeunes au travers d’une dizaine d’ateliers.
Ces derniers ont entre autres permis de sensibiliser les migrant·es nouvellement arrivé·es en France à la culture d’entreprise et aux attendus professionnels.
Il a fallu valoriser les expériences acquises dans leur pays d’origine en créant des CV ou travailler leur façon de se présenter, en vue des rencontres avec les recruteur·euses.
« L’idée était de donner une chance à ces jeunes, car peu d’organisations ‘jouent le jeu’ et acceptent même de les rencontrer. Alors qu’il suffirait de les accueillir en stage pour tester leur adaptabilité – qui est réelle », commente Pierre.
Il observe également leurs qualités de ponctualité, de respect, tandis que leurs difficultés sont pourtant nombreuses : du statut de demandeur d’asile à l’absence d’autorisation de travail.
Ce faisant, le binôme a invité quinze structures déjà engagées dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), à participer à ce job-dating.
À l’image d’un salon TAF (Travail-Avenir-Formation), chaque structure gérait son stand. Des agences d’intérim, des chaînes de restauration rapide et de boulangerie ou encore l’hôtellerie lourdaise étaient représentées lors de cet événement. Elles ont présenté leurs offres à pourvoir – essentiellement des emplois accessibles sans qualification (stage, contrat d’apprentissage, intérim…). En effet, même si parmi les 64 jeunes, certain·es ont accumulé de l’expérience à l’étranger, selon Pierre, celle-ci reste « difficilement mesurable » en France.
Pour beaucoup, échanger avec les entreprises relevait également d’un défi linguistique. Alors les conseiller·ères ont mis à disposition du public un·e professionnel·le de la traduction qui circulait entre les stands.
Quant à la solidarité entre les jeunes, elle a largement contribué à améliorer la communication. Finalement, près de la moitié des participant·es ont trouvé un emploi ou un apprentissage.
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